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 Samedi 08 décembre 2018


   Éditorial

LE MOT DU PRESIDENT

Goût amer
Ce gouvernement est arrivé avec la promesse de renouer et se remettre autour de la table avec les médecins libéraux. Si on abreuve votre serviteur et toute l’équipe du SML d’une série infinie de réunions au ministère de la Santé, c’est moins pour nous entendre et tenir compte de nos propositions pour véritablement coconstruire que pour nous entretenir dans l’illusion du dialogue. Or ce qui compte, ce sont les résultats. Et si on y regarde bien, il n’y en a pas, ou trop peu.

Deux exemples. Depuis des lustres, nous réclamons des mesures de défiscalisation et d’exonération de charges en direction des médecins retraités qui continuent d’exercer. Les récents chiffres publiés par le CNOM dans son Atlas de la démographie montrent que les médecins retraités actifs jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’offre de soins. En supprimant la mesure qui allait dans ce sens, que le Sénat avait introduit à notre demande, le Gouvernement commet une erreur.

De même, en refusant d’étendre aux médecins isolés le bénéfice de mesures telles que les assistants médicaux, non seulement il s’obstine mais, surtout, il agit au rebours des intérêts des patients et des territoires les plus fragilisés.

Ce PLFSS 2019, où le Gouvernement a refermé toutes les portes, laisse un goût amer aux médecins libéraux. Dans le contexte de tensions sociales actuelles, le Gouvernement serait bien inspiré de revoir sa méthode et surtout d’oublier l’idée de passer la réforme « Ma santé 2022 » par ordonnances. Et il ferait bien de se souvenir que les médecins libéraux sont les premiers médiateurs sociaux au contact de la population.

Dr. Philippe Vermesch
Président du SML


   A la Une

PLFSS : l’entêtement, une marque de fabrique

Le PLFSS a franchi sa dernière étape. Comme on le sait, ce sont les députés qui ont le dernier mot. Ceux-ci sont revenus sur la quasi-totalité des amendements adoptés par le Sénat, lequel avait rejeté ce projet. Ce PLFSS relève de 2,3 % à 2,5 % le taux d’augmentation de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) pour l’an prochain, le portant à 200,3 milliards d’euros. Il traduit plusieurs mesures du plan « Ma Santé 2022 ».


   Zoom sur

Secret médical : les rappels de l’Ordre des médecins

Le conseil national de l’Ordre des médecins organisait récemment un colloque sur « le secret médical dans l’exercice quotidien ». Ce fut l’occasion de rappeler certains principes. Le secret médical s’impose à tout praticien dans les conditions établies par la loi. Ceci couvre, précise l’Ordre, « tout ce qui a été confié (au praticien) par le patient, mais aussi ce qu’il a vu, entendu ou compris ».

L’hospitalisation privée sera vigilante sur la définition du cadre des hôpitaux de proximité

La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) sera particulièrement vigilante sur la définition du cahier des charges concernant les hôpitaux de proximité, prévient son président. Pour Lamine Gharbi, ce sera même un « marqueur » de la volonté de l’exécutif de traiter à égalité les acteurs publics et privés.

Recrudescence des troubles mentaux : précarité, surmenage, difficultés financières… autant de facteurs de risque

Plus d’un actif sur cinq présente une détresse « orientant vers un trouble mental », selon la première étude épidémiologique menée sur le sujet en partenariat avec l’IPSOS et avec l’appui du Conservatoire des Arts et métiers (CAM)*. Ces résultats ont été présentés par la Fondation Pierre Denicker au conseil économique, social et environnemental. Alors que l’on constate une baisse des accidents du travail, « il y a une croissance des problèmes de santé mentale », souligne le Dr Patrick Légeron, président du comité scientifique de l’étude et co-auteur du rapport de l’Académie de médecine sur le burn-out.

Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie réfléchit aux modalités de financement de la prévention

Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) a adopté un avis sur « la prévention dans le système de soins, organisation, territoires et financement à partir de l’exemple de l’obésité ». En ce qui concerne le financement, le HCAAM juge que le financement classique à l’acte ne semble pas « adapté à une prise en charge au long cours ». Il propose donc de nouvelles modalités de financement, pérenne et non pas dérogatoire ou expérimental, conditionné à l’insertion du patient dans un « plan structuré et coordonné ».

Les axes stratégiques de la HAS pour les cinq ans à venir

a Haute autorité de santé (HAS) a publié son projet stratégique pour les cinq ans à venir. La HAS brosse en introduction un tableau des évolutions sociétales, sanitaires, sociales et organisationnelles. Le vieillissement de la population et la prégnance des maladies chroniques rendent aigu le besoin d’accroître les actions de prévention, la coordination des parcours de soins. « L’implication de l’usager […] fait partie intégrante de l’amélioration de la qualité des soins. » Les inégalités sociales renforcent les enjeux de décloisonnement entre secteur sanitaire, social et médico-social.


   Les dossiers que le SML suit de près

Les dermatologues militent pour des assistants en dermatologie

Le syndicat national des dermatologues vénérologues (SNDV) milite pour la reconnaissance d’assistant en dermatologie, « pour débloquer la situation dans certaines zones en sous-densité médicale ». Après une formation adéquate, ces assistants pourraient réaliser certains actes comme l’épilation laser sous la responsabilité du médecin, la préparation du patient avant un soin, des petits gestes chirurgicaux ou encore le nettoyage du matériel. Du temps médical serait dégagé. Aussi, le SNDV s’étonne du silence du ministère à ce sujet.

Arrêts maladie : une étude qui dément les insinuations

Selon une étude de Malakoff Médéric, près d’un arrêt maladie sur quatre ne serait pas respecté par les salariés. Nombre des patients (23 %) ne « profitent » pas de cet arrêt. Voilà qui dément les allusions de certains concernant les prétendus abus. Malakoff Médéric souligne que 72 % des arrêts de travail sont signés du médecin traitant « qui connaît donc bien le patient », et « apparaissent donc justifiés ».  


   En Bref

Vers la création d’un deuxième centre de santé départemental

Le conseil départemental de la Corrèze prend exemple sur celui de la Saône-et-Loire et vient de décider de la création d’un centre de santé départemental. Il envisage de salarier une dizaine de généralistes dans ce qui serait alors le deuxième centre de santé départemental. Celui-ci aurait son siège à Égletons. Le SML ne cesse de dénoncer l’attitude de ces collectivités publiques qui développent à travers ces centres de santé une concurrence envers les médecins libéraux installés, pour un coût nettement plus élevé payé par l’Impôt !

Nouveau coup de buttoir contre l’homéopathie

Décidément, les détracteurs de l’homéopathie ne désarment pas. 131 membres des Académies des sciences, de médecine et de pharmacie ont publié une nouvelle tribune pour réclamer le déremboursement de l’homéopathie dont ils jugent que ce n’est pas « un médicament actif ». Le SML rappelle qu’un débat éclairé et constructif doit être mené sur ce sujet, et qu’il devient insupportable de prendre l’opinion publique à témoin chaque semaine à coup de tribune. Il y a derrière tout cela des patients qui s’interrogent et des médecins homéopathes qui méritent considération et respect sur leur pratique.

Une sénatrice soutient les médecins des Côtes d’Armor en butte au « délit statistique »

La sénatrice communiste des Côtes-d’Armor, Christine Prunaud, a interpellé la ministre de la Santé pour dénoncer « le délit statistique imposé aux médecins » par la CPAM des Côtes-d’Armor sur les prescriptions d’arrêt de travail. Pour la sénatrice, la moyenne nationale est éloignée des réalités de terrain et ne prend pas en compte les spécificités locales. Un tel positionnement par un élu est tellement rare qu’il mérite d’être signalé.

Augmentation des cas de rougeole dans le monde

Selon l’OMS, les cas de rougeole auraient augmenté de 30 % dans le monde en 2017 par rapport à l’année précédente. L’OMS s’inquiète de la baisse de la couverture vaccinale.

Arnaque à la carte Vitale

L’Assurance maladie met en garde contre des e-mails et des coups de téléphone frauduleux destinés à prélever les données confidentielles des assurés. Les assurés reçoivent des messages les encourageant à changer de carte Vitale pour un nouveau modèle. La Caisse nationale rappelle qu’elle ne demande jamais la communication d’éléments confidentiels en dehors de l’espace sécurisé du compte Ameli.

Aide à la complémentaire santé sous-utilisée

Environ 20 % des bénéficiaires d’une aide à la complémentaire santé n’utilisent pas le chèque qui leur est envoyé pour souscrire à une mutuelle, selon le rapport du Fonds CMU.


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   Vaccins : Info SML N°4

Message clés sur la complexité de la production des vaccins

- Chaque demande de modification de l'autorisation de mise sur le marché, qu'elle soit exigée par les circonstances (changement de fournisseur de matière première par exemple) ou par le fabricant (amélioration du procédé de fabrication...) doit être approuvé par l'ensemble des pays qui utilisent le vaccin considéré. Cela peut prendre entre 1 mois et 5 ans pour un changement de matière première. (Source LEEM)

- Chaque pays a ses propres exigences règlementaires et administratives qui complexifient la chaine de production et de distribution et ne favorisent pas les échanges de vaccins entre pays en situatuion de pénuries. (Source : LEEM)

- Le développement d'un nouveau vaccin peut prendre entre 14 et 25 ans et coûte entre 300 millions et un milliard de dollars. (Source : Wilde H. what are today's orphaned vaccines ? Clinical infectious Diseases 2001;33:648-50 2001)

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