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 Samedi 08 juin 2019


   Éditorial

LE MOT DU PRESIDENT

Le prêt à penser ne fait pas une politique
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a raté une occasion de se taire, lorsqu’interrogée sur les mouvements de grève dans les services d’urgences, elle a déclaré que ceux-ci étaient surchargés parce que « la médecine de ville n’est pas au rendez-vous ». Madame Ndiaye est tombée dans les travers de beaucoup de porte-paroles : elle a parlé avant de réfléchir, et surtout avant de s’informer. Sinon, elle saurait qu’un médecin sur deux (hospitalier ou libéral) est au bord du burn-out, que les généralistes passent en moyenne 54 heures auprès de leurs patients non pour parler à tort et à travers mais pour les soigner, que beaucoup de spécialistes, comme les ophtalmologues, ménagent des plages de rendez-vous pour recevoir les patients en urgence, et qu’il est souvent plus facile de joindre un médecin libéral qu’un service hospitalier… Mais, à la réflexion, la porte-parole du gouvernement a visiblement préféré le prêt à penser – ce que l’on appelle dans les milieux autorisés des « éléments de langage » –, qu’importe que ces éléments soient vrais ou faux. Par cette déclaration intempestive, elle affiche à la fois son mépris pour le personnel hospitalier, pour les médecins libéraux et pour les patients que les uns et les autres prennent en charge avec dévouement. La ministre joue là une bien mauvaise politique, qui consiste à tenter de diviser le corps médical pour régner sur le système de santé. S’il est vrai que les différents « segments » du système de santé n’ont pas toujours le même point de vue, les uns et les autres ont à cœur de bien faire leur métier. Ce n’est visiblement pas le cas de toutes les femmes et hommes politiques. Le SML compte sur la ministre de la Santé, qui a su se montrer tenace face aux sénateurs réclamant la coercition, pour rectifier le tir !

Rappelons cependant que la situation actuelle est la conséquence des erreurs successives et des dogmes accumulés depuis 30 ans par les gouvernements. Si la valeur des actes avait suivi le cours de la vie et la moyenne européenne, nous n’en serions pas là. Les médecins quel qu’ils soient seraient assez nombreux sur le territoire avec des assistants, les jeunes ne calculeraient pas pour s’installer en libéral et notre politique de santé ne ressemblerait pas à la politique agricole cumulant baisse des produits d’un côté et subventions de l’autre avec le résultat que nous connaissons en terme d’attractivité du métier et désertification des territoires.

En France, pays de l’administration toute pensante, nous préférons mettre en place des usines à gaz…. 
 
Dr. Philippe Vermesch
Président du SML


   Les rendez-vous du SML !

Assises FMTL
"Être femme et médecin aujourd'hui"

Les Journées du SML

Vendredi 21 Juin à 20 h 00
Les Jardins Saint Dominique

Du 04 au 06 Octobre
à Palavas-Les-Flots


   A la Une

Examen du projet de loi Santé au Sénat : le « spectre » des déserts médicaux

Le Sénat a terminé l’examen du projet de loi relatif à l’organisation et la transformation du système de santé. Occasion pour les sénateurs de revenir encore et encore sur les « déserts médicaux » et de proposer, une fois encore, des amendements visant à instituer un conventionnement sélectif des médecins dans les zones sur-denses. L’idée a été repoussée par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, faisant valoir que cette solution risquait de « dégoûter les jeunes de l’exercice libéral ». Le président de la commission des Affaires sociales du Sénat, Alain Milon (Député LR du Vaucluse), généraliste de formation, a lui aussi jugé les mesures coercitives « contre-productives », préférant faire adopter le principe d’un renvoi à la négociation conventionnelle de la contribution des médecins à « la réduction des inégalités territoriales dans l’accès aux soins ».


   Congrès Impact Climatmed | 26 & 27 Sept.

Depuis quelques années, on remarque un fort impact de l'environnement sur notre santé.
Ces 2 journées permettent aux professionnels de santé de renouveler leurs connaissances sur le sujet à travers diverses formations


   Zoom sur le numérique en santé

Le dossier médical partagé semble amorcer son décollage

Selon l’Assurance maladie, le cap des 6 millions de dossiers médicaux partagés ouverts serait atteint ou en passe de l’être. C’est ce que son directeur, Nicolas Revel, a déclaré à la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale (MECSS). Si les créations de DMP semblent marquer « une dynamique positive », encore faut-il que les professionnels de santé se l’approprient.

La télémédecine reste toujours sur le tarmac

Si le DMP a pris son envol, la télémédecine peine à décoller. Avec une moyenne de 700 actes par semaine fin mars, elle accusait un retard certain. Une étude, réalisée en décembre dernier par l’Institut ODOXA à la demande des Universités de santé et de la Conférence des doyens, mettait en évidence que les trois quarts des professionnels de santé s’estimaient mal formés au numérique.

L’e-carte Vitale sous la tour de contrôle du ministère

L’e-carte Vitale va faire l’objet d’une expérimentation de 10 mois par les Cpam et les caisses de la MSA dans les départements du Rhône et des Alpes-Maritimes. Ces dernières pourront délivrer, à des assurés volontaires, de nouvelles applications sur téléphone mobile remplissant le rôle d’une carte Vitale et permettant l’accès à différents services, dont le tiers payant auprès des professionnels de santé participant à l’expérimentation. Le décret qui autorise cette expérimentation prévoit qu’un rapport d’évaluation doit être remis au ministère de la Santé deux mois avant qu’elle ne s’achève. Avant une éventuelle généralisation d’ici 2021.


   Restez connecté avec l'e-learning

Les modules en lien avec l'actualité médicale

Nouveauté 2019 : il est possible d’effectuer ses 21 heures de DPC en e-learning.
Pratique, concis, flexible… l’e-learning est une alternative pour se former.

L’Association pour la Formation des Médecins Libéraux (AFML)  propose un panel de formations variées et permet ainsi à chaque médecin libéral ou salarié d’entretenir et de perfectionner ses connaissances professionnelles.
Pour vous inscrire, merci de contacter Reine-Marie SYLVA au 01 53 68 90 12.


   Les dossiers que le SML suit de près

Congé maternité des indépendantes : le décret est sorti

Le SML se félicite de la sortie du décret sur le congé maternité des indépendantes (JO du 29 mai). C’est une revendication que le SML porte depuis longtemps. Le décret, prévu dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019, aligne en effet la durée du congé maternité des indépendantes sur celle du congé maternité des salariées, soit 112 jours.

Homéopathie : vers une modulation des taux de remboursement ?

Les salariés des laboratoires Boiron ont fait part de leurs inquiétudes quant aux conséquences sur l’emploi d’un éventuel déremboursement des produits homéopathiques. Trois représentants de l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, FO) se sont rendus devant l’Élysée pour y déposer une lettre signée par 2 000 d’entre eux. Les représentants syndicaux estiment qu’un tel déremboursement serait « un non-sens économique pour la France ».


   Congrès Cybermed | 15 Nov.

Intelligence artificielle | Réalité virtuelle | Sécurité des données
Venez vous former, débattre et approfondir vos connaissances en cybermédecine !


   En bref

Une élue LREM plaide en faveur de la médecine du travail

La députée LREM du Nord, Charlotte Lecocq, veut mettre fin au cloisonnement médecine du travail / médecine de ville. Lors du dernier salon Preventica, elle a plaidé pour que le médecin du travail puisse consulter et alimenter le DMP, alors qu’il dispose lui aussi d’informations utiles pour la santé des personnes suivies. L’élue estime que la médecine du travail va devenir de plus en plus importante, notamment avec la montée des risques psycho-sociaux.

Le cœur des cardiologues bat avec son temps

Le syndicat national des spécialistes des maladies du cœur et des vaisseaux (SNSMCV) simplifie son intitulé. Il faudra désormais parler de « syndicat national des cardiologues », ce qui permettra « de mieux faire connaître les enjeux de médecin cardiologue libéral, ses enjeux et ses perspectives », explique son président. Selon lui, le syndicat et la profession seront de plus en plus amenés à communiquer sur Internet et les réseaux sociaux, compte tenu de l’évolution du métier et de ses innovations.

« Oups » : un site gouvernemental censé aider les citoyens pour éviter les erreurs dans leurs démarches administratives

La loi instaurant un « droit à l’erreur » – censé permettre aux citoyens d’éviter des sanctions de l’administration lors d’un premier manquement –, le ministère de l’Action et des comptes publics a lancé un site répertoriant les erreurs et les principales difficultés rencontrées par les citoyens dans leurs déclarations à l’administration. Les usagers trouveront sur ce site, baptisé « oups.gouv.fr », une liste des principales difficultés rencontrées lors de leurs démarches administratives. Au total, 17 « événements de vie » sont prévus. Pour les entreprises, six événements sont prévus dont l’embauche et la rupture de contrat de travail. L’initiative est louable, mais elle souligne finalement la complexité des règles et des contrôles qui encadrent le quotidien des Français… et rendent inéluctable la survenue d’erreurs. Oups !

Le SML solidaire des dermatologues qui protègent la santé publique

Le syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV) rappelle les risques liés à l’utilisation des appareils à rayonnement électromagnétique hors de tout contrôle médical, et proteste contre un projet de décret autorisant les esthéticiennes à pratiquer l’épilation par lumière pulsée intense. Le syndicat rappelle que les technologies fondées sur la lumière ont des actions en profondeur sur les cellules et les tissus. Un diagnostic doit donc être posé avant leur utilisation, qui doit rester dans un cadre médical, sous peine d’entraîner un retard de diagnostic ou des effets indésirables.

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