Si vous ne visualisez pas correctement la lettre d'information, voir la version en ligne


 Samedi 09 mars 2019


   Éditorial

LE MOT DU PRESIDENT

Ils ne pourront plus dire « on ne savait pas »
Comme nous en avions pris l’engagement, le SML a rendu publiques les très nombreuses contributions qu’il a reçues en donnant la parole aux médecins libéraux dans le cadre du Grand débat. Et bien sûr, il convient de remercier les 1 800 médecins qui ont joué le jeu et consacré un peu de leur précieux temps pour répondre à notre questionnaire et proposer leurs solutions afin d’améliorer l’exercice.

Le constat est sans appel, ce qui a été exprimé pourrait se résumer en quelques mots très simples à l’adresse des pouvoirs publics : « Lâchez-nous le stéthoscope ! Nous ne voulons pas de vos subventions, mais être justement rémunérés pour faire dignement ce métier que nous aimons tant ».

En ligne de mire, la réforme du système de santé vers une organisation plus corsetée à travers les CPTS, le glissement du mode de rémunération vers la forfaitisation, le financement des assistants médicaux ne font pas recette et sont largement rejetés.

Les médecins entendent demeurer des professionnels libéraux. Et l’un des attributs de ce statut, c’est le paiement à l’acte. En outre, tous ceux d’entre nous qui ont vécu les affres des maisons médicales de garde, auxquelles on a coupé les vivres parce que les priorités des financeurs ont changé, ont appris que les aides publiques sont un poison qui tue lentement mais sûrement. Les agriculteurs en savent quelque chose.

La parole collective des médecins libéraux est on ne peut plus claire : ils rejettent l’étatisation du système, les CPTS, les forfaits et tous les autres gadgets qui ne satisfont que l’ego des technocrates. Ils veulent que l’on valorise l’acte et qu’on leur fasse confiance pour faire leur boulot. Si on avait commencé par cela, sans doute les jeunes ne se boucheraient-ils pas le nez lorsque l’on évoque l’installation libérale.

Les médecins libéraux, – pas ceux qui ont déjà abdiqué pour une poignée d’euros qui leur sera bientôt reprise –, ne veulent pas de la réforme « Ma santé 2022 ». Certes, au départ, il y avait un constat juste et de bonnes intentions, et nous avons été les premiers à le dire, mais la mise en application est, disons-le, à côté de la plaque.

Dirigisme étatique et médecine libérale sont aussi peu conciliables que l’huile et l’eau.

Le SML ne cesse de le répéter. Désormais, le Gouvernement, chiffres à l’appui, peut mesurer que nous ne sommes pas dans l’exagération. Maintenant, il ne pourra pas dire qu’il ne savait pas. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire…

Dr. Philippe Vermesch
Président du SML


   A la Une

Grand débat : ce que les médecins ont dit au SML
Les libéraux souhaitent avoir les moyens de s’organiser eux-mêmes sans forfaits ni subventions

Le SML a donné la parole aux médecins libéraux dans le cadre du Grand débat national et en prévision du débat parlementaire sur le projet de loi de santé. 38 questions leur étaient soumises en ligne entre le 31 janvier et le 22 février. Près de 1 800 médecins y ont répondu. Libéraux ils sont, libéraux ils veulent rester pour exercer leur « art » en toute indépendance et avec humanité. Ils se sentent parfaitement capables de s’organiser eux-mêmes pour répondre aux besoins de leurs patients et de la population, pour peu qu’on leur en donne les moyens.


   Zoom sur

Satisfaits, mais…

La médecine libérale reste un métier de passion. La quasi-totalité des médecins qui ont répondu à notre enquête sont satisfaits de l’exercer. Mais ils soulignent la pesanteur des formalités administratives et la lourdeur de leur charge de travail. 42 % d’entre eux avouent que cette charge leur impose de sacrifier leur vie personnelle pour l’assumer. 5 % se sentent débordés et n’y arrivent plus ; ils sont au bord du burn-out. Deux tiers disent gérer leurs tâches administratives eux-mêmes sur leur temps de loisirs, et un tiers sur leur temps médical. Seuls 12 % peuvent les sous-traiter à leur secrétaire. Tous demandent un effort de simplification.

Les assistants médicaux sont loin de susciter l’enthousiasme

Les médecins accueillent avec méfiance la mesure qui fait actuellement l’objet de négociations conventionnelles, à savoir l’embauche d’assistants médicaux. 67,6 % d’entre eux estiment qu’elle ne répond pas à leurs attentes et 37,7 % qu’elle n’est pas utile. Si elle venait à voir le jour, seuls 12 % envisagent de recruter un assistant. Pourquoi ? Parce que, en tant que libéraux, les médecins ne souhaitent pas bénéficier de subventions assorties de multiples contraintes et contreparties, et de surcroît, aléatoires. Ils préfèrent, de loin, pouvoir assumer une embauche par leurs propres moyens. Pour cela, une seule solution : la revalorisation des actes.

CPTS : une indigestion de mille-feuille administratif

73 % des médecins ont une perception négative des CPTS. Pour beaucoup, ce montage administratif s’apparente à une usine à gaz, telle que l’on sait en construire dans notre pays, c’est-à-dire sans production de gaz. Ils redoutent la construction d’un cahier des charges contrôlé par l’agence régionale de santé, un montage et un fonctionnement complexes qui risquent leur faire perdre un temps fou en réunions sans bénéfice pour personne (à part peut-être pour les concepteurs de l’usine). Donc, ils n’ont nulle envie d’adhérer à un dispositif qui n’engendrerait que contraintes et obligations. Et ceux qui y ont adhéré font état de démarches longues et vaines en raison de la technocratie inhérente aux agences régionales de santé.

Loi Santé : une copie à revoir

Parmi les mesures envisagées dans la réforme du système de santé, seule la suppression du numerus clausus emporte un début d’adhésion (51,8 % favorables), et encore la profession reste-t-elle très partagée sur ce sujet. En revanche, le transfert de tâches médicales à d’autres professions de santé et la vaccination par le pharmacien rencontrent une vive opposition.

Convention : mal connue et peu appréciée

Un médecin sur quatre ne connaît pas le contenu de la convention signée en 2016. Et parmi ceux qui la connaissent, 60 % disent ne pas être favorables, voire pas du tout favorables aux actions qu’elle porte. Pour eux, il y a un écart entre la pratique médicale et les objectifs poursuivis. Près de 40 % jugent qu’elle n’est pas équitable au regard de leur profil. Les généralistes regrettent une valorisation insuffisante des actes complexes. Le SML a fait son retour dans la convention, non pour soutenir celle-ci mais pour tenter d’y mener le combat de l’intérieur afin de faire bouger les lignes.

Formation : à développer davantage

Presque les deux tiers des médecins libéraux se déclarent satisfaits de la formation dont ils bénéficient, mais souhaitent une amélioration du forfait et une augmentation du nombre d’heures indemnisées. En règle générale, les praticiens veulent pouvoir se former davantage et stigmatisent le DPC qui limite la prise en charge. En revanche, une forte majorité de médecins (57,45 %) n’adhèrent pas à la recertification.


   Dossiers portés par le SML

Le SML sera le porte-parole et le défenseur des médecins libéraux

Très clairement, les médecins sont attachés à leur métier et à l’exercice libéral, garant d’une médecine à visage humain. Pour le SML, ce n’est pas une surprise. Il se retrouve pleinement dans les revendications exprimées par les confrères. Comme le SML, les médecins réclament une réforme pragmatique et rejettent les aspects les plus technocratiques, étatistes et antilibéraux de la loi en discussion. Ils veulent en revanche être en capacité d’assumer eux-mêmes l’embauche de leurs collaborateurs, secrétaire et assistant médical.


   Coup de gueule

Vente sur Internet des médicaments

Devant l'Autorité de la concurrence, le Premier ministre a annoncé qu’il allait libéraliser certains secteurs de la santé, à savoir permettre la vente sur Internet des médicaments, et finalement tuer la biologie médicale de proximité pour le plus grand bonheur des industriels du secteur. Le rapporteur de la loi santé à l’Assemblé nationale nous explique que l’on peut se passer du diagnostic du médecin pour que le pharmacien délivre directement les antibiotiques en cas d’infections bénignes. Et dans le même temps, on sponsorise les urgences pour renvoyer chez eux patients qui n’ont rien à y faire. Si ce n’était pas aussi triste, on pourrait croire que c’est une blague. Il y a des jours où l’on se dit qu’il faudrait que nos élus atterrissent un peu.

Les pièges du régime universel des retraites

Le projet de réforme des retraites inquiète au plus haut point le SML et les médecins libéraux. En effet, lors du départ en retraite, les points de retraite seront multipliés par un coefficient qui dépendra de la masse salariale du pays à ce moment-là. C’est dire que les annuités consciencieusement versées au fil des années d’exercice vont passer à la moulinette d’un coefficient sur lequel les représentants des médecins n’auront plus aucun pouvoir. Quant aux réserves de la Caisse autonome de retraite des médecins de France, elles vont tomber dans le puits sans fond de la gabegie étatique.


   Bénéficiez aussi des avantages du CESU !

Nous vous proposons de réduire vos impôts grâce au CESU

Le CESU, qu’est-ce que c’est ?
Le Chèque Emploi Service Universel (CESU) est un moyen de vous dégager du temps libre car il permet le règlement des prestations de services à domicile. Commandez jusqu’à 1 830€ de CESU par an, pour vous-même et/ou pour votre (vos) salarié.e.s, le CESU est sans condition d’effectif. N’hésitez plus !


   Le SML dans les médias

CPTS : les médecins demandent que toutes les formes de coordination soient éligibles à un financement

Loi de santé : face à la « technostructure hospitalière », la CSMF et le SML installent la ligne de défense de la médecine libérale

Deux tiers des médecins libéraux rejettent les assistants et les CPTS, selon une enquête du SML

Loi de santé : 92 % des médecins libéraux craignent « un glissement vers le salariat » et vers « l'étatisation »


   À vos agendas !

---------------  Veille réglementaire : ici  ---------------

Le Syndicat des Médecins Libéraux
Immeuble Point Sud
40 Rue Gabriel Crié - 92240 Malakoff
La cellule juridique du SML :
lesml@lesml.org


---------------  Vos avantages en tant qu'adhérent : ici  ---------------

Pour ne plus recevoir la lettre d'information, cliquez ici