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 Samedi 16 Novembre 2019


   Éditorial

LE MOT DU PRESIDENT

Vers une grève des gardes
Le ministère de la Santé s’imagine que convoquer les syndicats médicaux à la dernière minute pour leur présenter les mesures du futur plan Urgences ne leur laissera ni le temps d’analyser, ni celui de réagir. C’est commettre une grossière erreur.

Glisser que le 113 pourrait devenir le numéro unique d’appel à la future plateforme sur le service d’accès aux soins (SAS), pour tenter de désamorcer le conflit des hôpitaux est maladroit, car cela allume le feu chez les libéraux.

En niant le 116 117, numéro unique d’accès à la PDS libérale, et surtout en détournant les yeux de son expérimentation réussie dans plusieurs régions, le Gouvernement affiche ouvertement le caractère hospitalo-centré de sa politique. On s’en doutait mais, à présent, il lui sera difficile de s’en défendre. D’autant que l’option du numéro unique sera extraordinairement coûteuse pour les contribuables pour une efficacité qui reste à prouver.

Pour les médecins libéraux, l’organisation des soins non programmés ne doit plus être prise à la légère car nos concitoyens attendent des solutions qui passent par nos cabinets libéraux. C’est pourquoi le SML a décidé d’unir la profession autour de revendications simples et pragmatiques : l’extension des horaires de PDSA, un numéro dédié, la régulation libérale par les libéraux et, bien sûr, une valorisation de cette prise en charge.

Et pour bien faire comprendre notre détermination, nous avons formulé des menaces : celles d’une grève des gardes si nous n’obtenons pas satisfaction. C’est pourquoi je vous demande de vous mobiliser dans cette éventualité.

Maintenant, ça suffit ! Les médecins libéraux aussi peuvent bloquer le pays ! 
 
Dr. Philippe Vermesch
Président du SML


   A la Une

Urgences : face à la perspective du numéro unique, le SML envisage une grève des gardes

Les annonces gouvernementales lors du groupe de suivi du pacte de refondation des Urgences illustrent une fois encore un hospitalo-centrisme dont les décideurs ont du mal à se défaire. Le Gouvernement prévoit la mise en œuvre d’un numéro unique, le 113, pour toutes les demandes de soins, vitaux ou non. Il écarte au passage le 116 117, numéro spécifique d’appel pour la médecine de ville et les soins non programmés, et signifie que les appels seront dispatchés par des assistants de régulation médicale qui, aujourd’hui, sont uniquement hospitaliers. De même, il n’est pour l’instant pas question d’élargir les horaires de la permanence des soins ambulatoires. Dans un cas comme dans l’autre, la médecine de ville est appelée à jouer les bouche-trous et n’est ni reconnue, ni valorisée. Il y a gros à parier que dans quelques années on reparlera de la crise des urgences hospitalières. Le SML, avec les autres syndicats médicaux représentatifs, est monté aux créneaux sur ce sujet pour rappeler au Gouvernement que la PDS libérale ne pouvait être traitée avec autant de mépris et si peu de sérieux.


   Zoom sur

Réforme : plus le flou s’épaissit et moins le SML fait confiance au Gouvernement

Plus ça va, plus le flou s’installe autour de la réforme des retraites. Bien malin celui qui pourrait décrypter la partition du Gouvernement. Dans un quotidien, le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, faisait une déclaration, écartant ce que l’on appelle « la clause du grand-père », c’est-à-dire le fait de ne faire entrer dans le système universel que les nouveaux entrants sur le marché du travail. Et d’affirmer que cela reviendrait à créer un quarante-troisième régime. « Si on la fait pour une profession, il faut la faire pour tout le monde, question d’équité, ça veut dire que l’on renonce à la réforme. » Déclaration imprudente ? Dans le même temps, le Premier ministre déclarait en effet que « tout est ouvert ». Le président de la République, lui-même, donnait à penser qu’il envisageait cette clause.


   Restez connecté avec l'e-learning

Les modules en lien avec l'actualité médicale

Nouveauté 2019 : il est possible d’effectuer ses 21 heures de DPC en e-learning.
Pratique, concis, flexible… l’e-learning est une alternative pour se former.

L’Association pour la Formation des Médecins Libéraux (AFML)  propose un panel de formations variées et permet ainsi à chaque médecin libéral ou salarié d’entretenir et de perfectionner ses connaissances professionnelles.
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   Les dossiers que le SML suit de près

Publicité pour les médecins : le Gouvernement appelé à assouplir le Code de la santé publique

Dans sa décision du 6 novembre dernier, le Conseil d’État rappelle que l’interdiction totale de publicité pour les médecins et les chirurgiens-dentistes français n’est pas conforme au droit européen. Il y a un an déjà, il recommandait au Gouvernement de faire évoluer le Code de la santé publique au profit d’une libre communication « non commerciale, loyale et honnête », ce qui permettrait des informations relatives à la compétence des praticiens, à leurs pratiques professionnelles, aux actes et activités qu’ils réalisent, aux formations qu’ils ont suivies dans le cadre du DPC.

Le Gouvernement lie le « 100 % santé » au tiers payant

Le comité de pilotage de la réforme « 100 % santé » s’est réuni la semaine dernière sous la présidence d’Agnès Buzyn. Deux sujets ont été abordés : la hausse des cotisations et la mise en place du tiers payant. Dans le communiqué qui a suivi cette réunion regroupant des représentants de l’Assurance maladie, des organismes complémentaires et de France Assos santé, le ministère de la Santé a redit son souhait que les cotisations suivent « une évolution modérée », modération « nécessaire pour garantir l’accès effectif aux soins de tous les Français ». Parallèlement, la Mutualité française, tout en rappelant son soutien à la réforme, annonce pour l’an prochain des hausses moyennes de cotisation, « similaires aux années précédentes », soit d’environ 3 %, sans toutefois exclure « des cas particuliers… toujours possibles, pour retrouver l’équilibre des contrats ».

Le recours au « travail aidé » en ophtalmologie raccourcit les délais d’attente

Le syndicat national des ophtalmologistes français (SNOF) a rendu publics les résultats d’une enquête menée auprès de ces spécialistes*. Ainsi, 49 % des ophtalmologistes travaillent avec des orthoptistes, contre 35 % l’année passée. Cette évolution s’avère plus rapide chez les praticiens du secteur 2. Dans le même temps, la présence d’infirmiers dans les cabinets d’ophtalmologie est passée de 12 % à 19 %. De même, celle d’opticiens salariés est passée de 3,4 % à 9,8 %. Pour le SNOF, le recours à ces professionnels a permis de raccourcir les délais d’attente. Ces délais pourraient redevenir « normaux » en 2022. Le syndicat souligne également que le recours à cette aide est moins fréquent chez les praticiens exerçant dans le secteur 1 (49 %) que chez ceux exerçant en secteur 2 (70 %). Le SNOF espère que les contrats à l’embauche permettront aux premiers de combler ce retard.

Délégations de tâches : les généralistes divisés

Selon le journal « le Généraliste », près de la moitié des médecins généralistes répondant à son enquête en ligne sur la délégation de tâches y sont opposés (47,1 % des 548 répondants). Seuls 40,3 % des répondants déclarent y être favorables. Cette proportion passe à 58 % chez les moins de 40 ans.

Bientôt le haut débit partout en France

Le Premier ministre a annoncé le déblocage de 242 millions d’euros pour accompagner le déploiement du très haut débit dans dix départements : Somme, Côte-d’Or, Orne, Dordogne, Yonne, Nièvre, Hérault, Mayenne, Tarn-et-Garonne, Gard. Le déploiement du numérique est en effet une condition de l’accès aux soins et du déploiement de l’e-santé. La généralisation du haut débit partout en France est programmée pour 2020 et celle du très haut débit pour 2022.

Soignants en souffrance : près de 4 000 appels en trois ans

Trois ans après son lancement, le numéro d’écoute* pour les soignants en souffrance a reçu près de 4 000 appels. Selon ce bilan, présenté par l’association « Soins aux professionnels de santé », le principal motif est l’épuisement professionnel (près de 22 % des cas). Près de trois quarts des appels (74 %) proviennent de femmes. Les infirmiers arrivent en tête des professions qui recourent à cette aide, suivis par les médecins. 320 des 3 957 appels reçus le sont la nuit.
* 0 805 23 23 36

« 20 EXAMENS DE SUIVI DE L’ENFANT »

Dès la publication fin septembre 2019 des nouveaux examens de suivi des enfants, le SML a dénoncé l’obligation imposée par la CNAM de les réaliser à tarif opposable et en tiers payant. Or, l’examen du texte de Loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2019 définissant les 20 examens de suivi médical de l’enfant présentés comme « gratuits » aux parents par les Caisses d’Assurance Maladie, ne prévoit aucunement l’obligation de les réaliser à tarif opposable, sauf pour les 3 examens codés COE donnant lieu à l’établissement d’un certificat de santé obligatoire (0-8 jours, 8 à 9 mois, 23 à 24 mois) facturés 46€.

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