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Vendredi 17 Avril 2020


   Sommaire

1 - Éditorial du Dr Philippe Vermesch

  • Prolongations

2 - À la Une

  • Activité des cabinets médicaux en berne : l’Assurance maladie mettra la main au porte-monnaie

3 - Les dossiers que le SML suit

  • Le plan d’urgence pour les TPE et les dépenses de santé revalorisés
  • Des comptes publics qui se dégradent vitesse grand V
  • Les médecins libéraux demandent aux assureurs d’améliorer les conditions d’accès à leurs prestations
  • Les banques, les assureurs et les organismes de prévoyance invités à jouer le jeu de la solidarité
  • Les rémunérations possibles pour un médecin libéral appelé par un Ehpad
  • Que faire pour le suivi des patients chroniques durant l’épidémie ?
  • Durant l’épidémie de Covid, l’IVG médicamenteuse à domicile jusqu’à 9 semaines est possible à certaines conditions

4 - Zoom sur

  • Le déconfinement et les problèmes qu’il pose. Programmé pour le 11 mai, il n’est pas sans poser de sérieuses questions. Le journal Le Figaro en recense onze.

5 - Restez connecté avec l'e-learning

  • En 2020 formez-vous en toute autonomie : il est possible d’effectuer ses 21 heures de DPC réglementaire en E-Learning

6 - Le SML dans les médias

  • Masques et coronavirus : mode d’emploi
  • Baisse d’activité : les syndicats demandent d'être dispensés de tout ou partie des charges


   Éditorial

LE MOT DU PRESIDENT

Prolongations
Sans surprise, le président de la République a prolongé le confinement jusqu’au 11 mai et annoncé un « objectif » de déconfinement pour cette date. À entendre les déclarations de l’OMS, de l’Académie nationale de médecine et des membres du conseil scientifique national, on comprend que la décision est cette fois-ci politique. L’Exécutif ne s’abrite plus derrière les scientifiques.

Pour autant, de nombreuses questions demeurent.

Il convient donc que les prochains jours soient utilisés pour fabriquer une stratégie et des messages clairs, mais aussi doter notre pays des moyens nécessaires pour écarter tout risque de deuxième vague épidémique.

Cela passe encore une fois par le matériel de protection, pour les soignants et la population. Les masques, encore les masques, toujours les masques !

Et puis il nous faut des tests rapides et fiables. Pas des gadgets faussement rassurants.
Et, enfin, il faudra un plan de remise en route des activités.

Pour ma part, je reste convaincu qu’il faut commencer par remettre en marche les soins de ville, bien sûr avec les équipements ad hoc, c’est un préalable incontournable. Mais aussi avec des protocoles de désinfection des locaux et du matériel médical, et une organisation commune pour garantir le maximum de sécurité à nos patients et pour nous-mêmes.

Travailler désormais avec le risque Covid, qui va perdurer plusieurs mois, va modifier notre façon d’exercer, et avec un allongement de la durée des actes et une augmentation des coûts de la pratique liée à la désinfection et la protection. Tout ceci doit être estimé rapidement pour être discuté dès maintenant avec l’Assurance maladie. Car l’impact du Covid devra être compensé sur la valeur des actes, en plus des compensations que nous attendons pour nos pertes d’activité en mars et avril.

Ces prolongations, jusqu’au 11 mai, doivent aussi être mises à profit pour organiser le déconfinement de la médecine libérale. 
 
Dr. Philippe Vermesch
Président du SML

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   À la Une

Activité des cabinets médicaux en berne : l’Assurance maladie mettra la main au porte-monnaie

La mise en œuvre des centres Covid, les aménagements de salles d’attente, les rendez-vous espacés afin qu’on ne se croise pas… rien n’y fait, les patients ont préféré renoncer à se soigner plutôt que de consulter leur médecin. Rajoutez à cela les déprogrammations d’interventions dans les établissements privés pour cause de plan blanc et les messages maladroits du Gouvernement, conseillant de limiter les déplacements aux seuls soins urgents, le chiffre d’affaires des praticiens est en chute libre. Les généralistes ont enregistré une baisse de 40 % de leur activité, et les spécialistes de 70 %. Bien sûr, ce ne sont que des moyennes. Selon les cas et les régions, ces chiffres explosent et, pour certaines spécialités, l’activité est proche de zéro.
Voyant que des mesures de soutien étaient mises en œuvre pour voler au secours des établissements, le SML a réclamé des aides pour soutenir les médecins.


   Les dossiers que le SML suit

Le plan d’urgence pour les TPE et les dépenses de santé revalorisés

Le plan d’urgence pour aider les entreprises et les salariés va passer de 45 milliards d’euros à 110 milliards d’euros. Pour cela, le projet de loi de finances rectificatif doit être, lui aussi, rectifié. Ainsi, 24 milliards d’euros abonderont le chômage partiel ; le Fonds de solidarité pour les très petites entreprises, les professions libérales, les indépendants ou les micro-entrepreneurs verra sa dotation passée de 1 à au moins 6 milliards d’euros. L’enveloppe de dépenses « exceptionnelles » pour la santé sera portée de 2 à 8 milliards d’euros pour financer les 4 milliards d’euros d’achats de matériels, et revaloriser les salaires des personnels soignants.

Des comptes publics qui se dégradent vitesse grand V

Selon le projet de projet de loi de finances rectificatif en discussion au Parlement, la récession attendue serait désormais de 8 % cette année, le déficit public se monterait à 9 % et la dette publique représenterait 115 % du PIB. Ces chiffres sont en hausse sur ceux annoncés la semaine dernière, et il faut s’attendre à ce qu’ils continuent à croître. Pour le président de la commission de Finances de l’Assemblée, Éric Woerth (LR), il conviendrait surtout d’établir « un plan stratégique clair, définissant comment et quand chaque filière économique va redémarrer ».

Les médecins libéraux demandent aux assureurs d’améliorer les conditions d’accès à leurs prestations

Selon les chiffres de la CNAM, l’activité des généralistes libéraux a baissé de 40 %, et celle des spécialistes de 70 % au cours de la dernière semaine du mois de mars. Aussi, l’Assurance maladie et la Caisse autonome de retraites des médecins de France ont-elles consenti à améliorer leur indemnisation, notamment en supprimant les franchises et en indemnisant au premier jour les médecins atteints ou empêchés d’exercer à cause du Coronavirus.

Les banques, les assureurs et les organismes de prévoyance invités à jouer le jeu de la solidarité

Dans son discours, le président de la République a clairement demandé aux assurances de jouer le jeu de la solidarité envers les artisans, les commerçants, les professions libérales et les entrepreneurs. « Je souhaite, a-t-il dit, que les banques puissent décaler toutes les échéances beaucoup plus massivement qu’elles ne l’ont fait, et les assurances doivent être au rendez-vous de cette mobilisation économique. J’y serai attentif. »

Les rémunérations possibles pour un médecin libéral appelé par un Ehpad

Dans une fiche transmise aux Ehpad, la direction générale de la cohésion sociale détaille les règles financières de l’intervention exceptionnelle des médecins de ville lorsque l’Ehpad en fait la demande. Au passage, le document rappelle que les cellules médico-sociales des ARS peuvent solliciter leur réquisition. Trois possibilités de rémunération sont possibles.

Que faire pour le suivi des patients chroniques durant l’épidémie ?

La Haute autorité de santé a publié de nouvelles fiches « réponses rapides » à l’attention des professionnels de santé pour neuf maladies chroniques « qui nécessitent un suivi régulier que l’épidémie et le confinement actuels peuvent perturber » (maladie rénale chronique, insuffisance cardiaque chronique, syndrome coronarien chronique, maladies respiratoires chroniques sévères, épilepsie, maladie de Parkinson, hépatite virale chronique, personnes vivant avec le VIH, tuberculose).

Durant l’épidémie de Covid, l’IVG médicamenteuse à domicile jusqu’à 9 semaines est possible à certaines conditions

La Haute autorité de santé valide l’extension de l’IVG médicamenteuse à domicile jusqu’à 9 semaines pendant l’épidémie de Covid-19. Jusqu’à présent cette possibilité d’IVG médicamenteuse n’était donnée que pour les sept premières semaines d’aménorrhée, en raison des difficultés à utiliser hors milieu hospitalier les médicaments recommandés en 8e et 9e semaines. Les protocoles recommandés par la HAS pour l’IVG lors de la 8e et 9e semaines sont consultables dans la « réponse rapide » publiée par la HAS.


   Zoom sur

Le déconfinement et les problèmes qu’il pose

Programmé pour le 11 mai, il n’est pas sans poser de sérieuses questions. Le journal Le Figaro en recense onze.

1 - Les enfants contribuent-ils à propager le virus ?

C’est la grande interrogation soulevée par l’annonce de la réouverture des crèches et des établissements scolaires. On sait que les enfants font des formes bénignes ou asymptomatiques de l’infection par le coronavirus, mais on sait encore peu de chose sur leur contagiosité éventuelle. Face à cette incertitude, certains spécialistes ainsi que le président du Conseil national de l’Ordre des médecins jugent la réouverture des écoles prématurée.

2 - La réouverture des écoles s’appliquera-t-elle à l’ensemble des élèves ?

La réouverture des écoles inquiète bien des parents qui s’interrogent sur la propagation du virus, ne serait-ce qu’au sein de la famille.

3 - Quand les examens universitaires et les concours auront-ils lieu ?

On sait déjà que la PACES a été reportée et que la question se pose pour les autres examens en médecine. Sous quelles modalités ces examens auront-ils lieu ? Comment contrôler la triche possible avec les examens en ligne ? Tous les candidats pourront-ils se connecter ? Autant de questions qui ne sont pas résolues.

4 - Faudra-t-il des masques pour tous ?

L’idéal serait bien sûr de disposer de masques FFP2 pour tous. On en est loin. Aussi, les protections « maison » (masques fabriqués, châles…) sont-elles mieux que rien.

5 - Les protections « grand public » seront-elles gratuites ?

Le ministre de l’Intérieur a annoncé que 14 millions de masques « grand public » seront disponibles d’ici le 26 avril, et que 40 millions supplémentaires ont été commandés. D’après le ministre de la Santé, ils seront « probablement disponibles » gratuitement dans les mairies. Ils pourraient être également distribués en pharmacie. De leur côté, les pharmacies se disent prêtes à distribuer des masques chirurgicaux et alternatifs à toute la population.

6 - À partir de quel âge et jusqu’à quand les seniors resteront-ils confinés ?

Où sera mise la barre de l’âge ? S’agira-t-il d’une obligation ou d’un simple conseil de prudence ? Les professionnels en contact avec les personnes âgées recommandent de maintenir un équilibre entre sécurité physique et sécurité psychique, car les effets du confinement peuvent être, selon certains d’entre eux, plus délétères que le Covid lui-même. Le SML, pour sa part, rejoint l’avis de l’Académie nationale de médecine qui s’oppose au maintien des plus de 70 ans en confinement. C’est une mesure inadaptée et éthiquement contestable.

7 - Le nombre de tests sera-t-il suffisant ?

Les experts sont généralement convaincus que, pour réussir la sortie du confinement, il faudra réaliser des tests à grande échelle. « Car il faut isoler non seulement les malades, même ceux qui n’ont que des symptômes légers, mais aussi leurs contacts rapprochés », écrivent les journalistes du Figaro. Et que faire de ce diagnostic ?

8 - Pourra-t-on savoir si on est immunisé ?

Les tests immunologiques complémentaires au diagnostic permettront de trier les personnes. Encore faut-il qu’ils soient fiables pour éviter les faux négatifs. Pour l’instant, ces tests sont en cours d’évaluation. Toutefois, des inconnues subsistent, comme le rappelle l’Académie de médecine, notamment « concernant la cinétique de la réponse humorale à l’infection Covid 19… ».

9 - Où en est la recherche sur les traitements ?

Plus de 300 essais cliniques ont été engagés en France. Les résultats sur les antiviraux sont plutôt décevants. La transfusion d’anticorps de patients guéris semble une voie prometteuse, encore faut-il disposer de « donneurs » en nombre suffisant. La chloroquine a soulevé des controverses. On devrait en savoir plus à ce sujet prochainement. Quant au vaccin, il donne lieu à une course contre la montre, mais il ne sera vraisemblablement pas disponible avant plusieurs mois. Pour les plus optimistes, pas avant la fin de l’année.

10 - Comment assurer la mise en quarantaine des malades ?

Certains pays ont mis en place des « hôtels Covid » pour accueillir les patients sortis de l’hôpital ou ceux diagnostiqués positifs ou suspectés de l’être. L’Académie de médecine s’est prononcée dans ce sens, mais recommande de ne pas rendre obligatoire le passage dans ces structures.

11 - Le traçage de la population sera-t-il compatible avec les libertés ?

Le chef de l’État a souhaité « qu’avant le 11 mai, nos Assemblées puissent en débattre, et que les autorités compétentes puissent nous éclairer ». La question divise les parlementaires, même au sein du parti présidentiel.


   Restez connecté avec l'e-learning

En 2020 formez-vous en toute autonomie : il est possible d’effectuer ses 21 heures de DPC réglementaire en E-Learning

Pratique et flexible, il permet à chacun de suivre la formation à son rythme et selon ses disponibilités.
L’association pour la Formation des Médecins Libéraux (AFML) propose un panel de formations variées et permet ainsi à chaque Médecin libéral ou salarié d’entretenir et de perfectionner ses connaissances professionnelles.

Pour vous inscrire, merci de contacter Reine-Marie SYLVA au 01 53 68 90 12.


   Le SML dans les médias

Masques et coronavirus : mode d’emploi

Baisse d’activité : les syndicats demandent d'être dispensés de tout ou partie des charges

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