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 Samedi 09 Novembre 2019


   Éditorial

LE MOT DU PRESIDENT

Trop beau pour être vrai
Les syndicats médicaux ont eu une nouvelle réunion de travail avec le haut-commissaire à la réforme des retraites. Cette fois-ci, comme nous le lui demandions depuis des semaines, il nous a présenté des simulations chiffrées permettant de visualiser les effets de l’intégration des médecins libéraux dans le futur régime unique. Et, comme par miracle, grâce à un mécano subtil, la réforme ne serait pas si dévastatrice que les spécialistes du sujet nous l’avaient prédit. C’est tellement beau… que cela en est suspect et interroge.

Les scenarii qui nous ont été proposés reposent, en gros, sur une idée « simple » : ce que l’on nous prend d’un côté avec la réforme nous serait rendu de l’autre sous la forme d’exonérations de cotisations, et notamment d’un allègement de la CSG. Ce qui freine notre enthousiasme et, à vrai dire, éveille notre méfiance c’est, d’une part, la fragilité d’un tel édifice et, d’autre part, sa soutenabilité financière.

Les mesures d’exonération ou d’allègement de charges ne sont pas éternelles. Elles sont rediscutées chaque année au moment de l’élaboration du budget de la Sécu et, lorsqu’un gouvernement cherche des recettes pour équilibrer des comptes, nous savons tous où il va les chercher. Exit les allègements. Rien ne peut garantir que les engagements du Gouvernement d’aujourd’hui seront poursuivis par celui qui viendra après lui, et encore moins en cas de revirement de majorité.

Ensuite, se pose une autre question : comment les allègements promis vont-ils être compensés ? Et par qui ? La non-compensation des mesures en faveur des Gilets jaunes a compromis le retour à l’équilibre de la Sécu en 2020.

Alors, comment croire aveuglément que le Gouvernement va laisser couler à nouveau, et à grands flots, le déficit de la Sécu pour rendre indolore sa réforme des retraites aux médecins libéraux, et à l’ensemble des professions libérales ?

Ces doutes teintent d’une nuance de suspicion les trop reluisantes simulations du haut-commissaire. C’est pourquoi, le SML se montre méfiant et ne crie pas victoire.

Le syndicat va vérifier les chiffres, et surtout demander au Gouvernement comment celui-ci peut garantir la viabilité de ce qu’il propose dans la durée. Sa réponse, qui ne manquera pas de mobiliser plusieurs ministères dont celui des Finances, fera peut-être date dans l’histoire. En tout cas, M. Delevoye devrait savoir que, face à des médecins, faire passer des vessies pour des lanternes est une démarche qui risque de ne pas passer inaperçue. 
 
Dr. Philippe Vermesch
Président du SML


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   A la Une

Stop au médecin-bashing

Depuis quelques jours, l’hashtag #BalanceTonMedecin sévit sur les réseaux sociaux. Le SML exprime son indignation devant cette stigmatisation gratuite des médecins. Cette dérive, où il est permis de dire n’importe quoi sur n’importe qui à n’importe quel moment sous le couvert de l’anonymat, conduit à des excès auxquels il convient de mettre fin. Derrière les individus livrés à la vindicte publique, c’est toute une profession qui est blessée, c’est l’indispensable relation de confiance entre le médecin et le patient qui est menacée. Si faute ou abus il y a de la part d’un professionnel, c’est à la Justice et à elle seule de trancher. C’est la condition sine qua non de la vie en société et du bon fonctionnement du système de soins. Sinon, toutes les dérives sont permises.


   Zoom sur

Un praticien sur deux en souffrance morale ou physique.

Le troisième baromètre annuel publié par 360 medics, une application destinée aux professionnels de santé, vient à point nommé au moment où les médecins font l’objet d’une campagne de dénigrement : 56,5 % des médecins interrogés se disent en souffrance morale ou physique, 75,3 % estiment que l’exercice ne va pas s’améliorer dans les dix ans à venir, 64,5 % ne recommanderaient pas à un proche de devenir soignant. Les autres professionnels de santé interrogés sont parfois encore plus pessimistes.


   Restez connecté avec l'e-learning

Les modules en lien avec l'actualité médicale

Nouveauté 2019 : il est possible d’effectuer ses 21 heures de DPC en e-learning.
Pratique, concis, flexible… l’e-learning est une alternative pour se former.

L’Association pour la Formation des Médecins Libéraux (AFML)  propose un panel de formations variées et permet ainsi à chaque médecin libéral ou salarié d’entretenir et de perfectionner ses connaissances professionnelles.
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   Les dossiers que le SML suit de près

Vaccination antigrippale par les pharmaciens : le SML réclame un retour d’information au médecin traitant

La vaccination antigrippale en officine fait l’objet de nombreux commentaires de la part des médecins, comme en témoignent ceux recueillis sur son site par le Quotidien du médecin. Beaucoup dénoncent une dérive dangereuse, un « mélange des genres » et « un conflit d’intérêts » puisque le pharmacien vend les vaccins qu’il va finalement auto-prescrire. Ils font également valoir qu’un acte simple comme la vaccination compense le temps passé en consultations longues et complexes, « en bilans patho » ou en paperasses chronophages. C’est le reflet très fidèle des retours que les adhérents font au SML.

AME : une majorité de professionnels de santé favorable à sa réforme

Dans une interview sur les antennes de BFM TV-RMC, la ministre de la Santé a annoncé qu’elle tenait à ce que le tiers payant intégral soit faisable dès cette année. Elle se justifie par la mise en œuvre de la réforme du 100 % Santé et souhaite que les professionnels de santé puissent s’équiper pour offrir ce service aux patients.
Le SML, pour sa part, reste totalement opposé au tiers payant généralisé (TPG) imposé d’en haut par le Gouvernement. La position très ferme qu’il avait, à l’époque, face à Marisol Touraine, n’a pas changé d’un pouce. Le SML reste attaché à la défense de l’exercice libéral et à l’indépendance professionnelle que menace le tiers payant général étatique. Pour le SML, le TPG, c’est non et toujours non !

Une proposition de loi pour désengorger les services d’urgences

Une proposition de loi visant à désengorger les Urgences en y adossant des services de soins non programmés sera examinée à la fin de ce mois. Cette proposition, émanant de Cyrille Isaac-Sibille (député Modem du Rhône), tend à instituer des « points d’accueil pour soins immédiats » s’appuyant sur des structures existantes (hôpitaux de proximité, cliniques, centres de santé) disposant d’un plateau technique permettant d’assurer des soins simples. Ils fonctionneraient avec des médecins généralistes rémunérés à l’acte et auraient trois missions : assurer les soins non programmés relevant de la médecine générale lorsque le pronostic vital n’est pas engagé, caractériser l’état du patient en recourant le cas échéant à l’avis d’un spécialiste, orienter si nécessaire le patient vers le service d’urgence ou le service spécialisé adapté à son état.

Urgences : opération vérité sur les chiffres

Selon une étude pilotée par l’AP-HP*, seulement 6 % des passages aux Urgences pourraient être évités. Elle porte sur un peu plus de 48 700 patients répartis dans 734 points d’accueil d’urgences. L’équipe qui l’a réalisée a tenté de définir ce qu’était le caractère approprié d’un passage aux Urgences en s’appuyant sur ces trois critères : le degré d’adéquation au recours, la possibilité d’une prise en charge par un généraliste le jour même ou le lendemain, les ressources utilisées au cours du passage aux Urgences. De 13,5 % à 27,4 % de ces passages aux Urgences seraient inappropriés en fonction des critères retenus. Et seuls 6 % des passages sont considérés comme inappropriés si l’on considère l’ensemble de ces critères.

MEP : BULLETIN DE VIGILANCE
Médecines complémentaires et alternatives : prochaines cibles des « autorités » ?

Un colloque organisé au ministère de la Santé à l’occasion de la sortie du livre « Médecines complémentaires et alternatives, pour ou contre ? » s’est penché sur la question de leur efficacité. Selon une méthodologiste de l’INSERM, Caroline Barry, « si les médecines complémentaires et alternatives veulent prouver qu’elles traitent, elles doivent faire des essais cliniques » qui « sont un dogme utile qui aide à la prise de décision afin d’éviter les biais et conflits d’intérêts ». Toutefois, la question porte sur la nature et la qualité d’essais cliniques applicables à ces médecines. Ceux-ci sont sans doute souhaitables, mais selon quelle méthodologie ?


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